• Inattention

    INATTENTION

    Sans doute, un moment d'inattention, portant j'ai bien sursauté, et bien sûr je me suis coupée.


    Non encore ce bruit, je mets une serviette sur mes cheveux et laisse coulée ma nuisette sur mes cuisses, et quitte la salle de bain.


    Une femme est dans mon entrée, et la porte est close.


    "Mais que faites vous là, et qui vous a fait entrer ?

    - Avec les clefs, j'habitais là avant et j'ai gardé les clefs, alors je suis entrée, je vais poser ma planche à voile dans la chambre, ne vous dérangez pas je connais le chemin"


    Je bug ou quoi, je suis chez moi ou pas, j'ai payé le loyer ou pas ?


    "Je vous connais pas " dis-je et

    -vous habitiez ici avant, avant quand ? ce logement c'est ma famille et moi qui l'occupons, vous n'avez rien à faire ici, vous devez partir où j'appelle le logeur, ou la police, vous êtes entrée par effraction !


    - pas du tout, j'ai les clés, voyez vous même! j'ai même pas fait claquer la porte !

    - désolée mais je n'y comprends plus rien, il me faut un café moi !

    - J'en prendrai un aussi, avec des spéculos, il y en a dans le meuble au dessus de l'évier!"


    Oui en effet il y en a bien dans cette maison et dans le meuble au dessus de l'évier.


    Le meuble au dessus de l'évier, c'est mon mari qu'il l'a posé, et l'évier à été décalé, puisqu'il y a un lave-vaisselle.


    Bordel, cette femme est déjà venue ici du temps de chez nous et à notre insu, là je flippe !!


    "Combien de fois êtes vous venue dans cet appartement sans que je m'en doute ? je demande.


    - En fait souvent ces deux derniers mois, On s'est rendu compte que vous négligiez l'appartement, alors je venais y mettre de l'ordre!


    - Quoi, je rêve vous êtes venu mettre de l'ordre, ça veut dire quoi, mettre de l'ordre ?

    - Ben ranger vos placards, étendre le linge oublié dans la machine, arroser les plantes, et puis j'ai déposé des choses chez vous.

    - Deux mois, et j'ai rien vu ?

    - C'est normal, nous sommes comme fondu dans la société, comme les frais sur un compte bancaire, quand c'est trop les gens s'en rendent compte, sinon cela passe inaperçu.


    - Et c'est pourquoi, que vous visiter cet appartement avec nous dedans, c'est pour vous faire mal ou quoi?


    - Pas du tout, vous avez une famille, un mari, trois enfants, des plantes, un aquarium, mon mari et moi nous avons que deux enfants, des meubles, enfin peu et un chien, on est cinq comme vous, et les enfants on ne les a même pas fait dans cet endroit, ils ont étaient conçu dans une Ile, d'ailleurs on revient tous de cette Ile, et comme on ne savait où aller, doucement je suis revenu respirer l'atmosphère d'un appartement ou tout à commencer.


    - Commencer quoi ?" je dis..


    - " Nous étions étudiants, nous nous aimions, mais nous ne supportions pas, les voisins au dessus de notre tête, nous ne voulions que le ciel, nous refusions de mettre des enfants au monde avec cet aspect de vivre dans une boite à étage?

    Nous étions heureux, on faisait l'amour tout le temps, on mangeait parfois, et on écumait les boites de nuit, puis ensuite, ras le bol de tout cela, il nous fallait de l'air, le grand air, celui qui vous étouffe tellement il est fort, et ça nous a pris, l'aventure, l'aventure la vrai, avec des risques, celle qui fait pétiller les neurones à solutions quand tout merde.


    Et on s’est barré de cet appart, et on a filler au bord de la mer, bon, on avait des loyers impayés mais on a investi dans un voilier, et après avoir longé la mer méditerranée, une avarie nous a obligé à accoster près d'une ile, presque déserte, un ancien bagne espagnol.


    Nous sommes restés dix ans, nous avons souhaités y rester et nous avons fait des bébés, deux.


    Le voilier, encombré de nos vie passées a été torpillé lors d'une tempête. Nous avions oubliés d'ou on venait. Et puis, une guerre envahit notre ile, les habitants parlaient d'une guerre de religion.


    Dans un pays proche, un même peuple se battait, se détruisait au non d'une interprétation de Dieu.


    Et cela enflamma l'Ile, il y avait les pros et les contres, de toute façon ils ne faisaient pas le poids, ils ont été tous tués le même jour, il y avait nous les quatre étrangers, de part un problème diplomatique, nous avons été jeté à la mer, dans une chaloupe avec des chèvres.

    Les chèvres sachant nagées ont survécues.


    Nous pas, nous sommes mort.


    Nous avons rampé le long des côtes, nous sommes passés par l'asile, les médecins nous disaient morts ou fous.

    Nous étions MORTS, dans le cimetière nous avons vu nos noms, la tombe où sont ensevelis, nos deux enfants, mon homme et moi.


    Nous n'existons plus.


    Le truc de ouf, c'est ce chien sale, qui nous as suivi depuis le consulat, nous avions un statut de réfugiés en attente de vérification d'identité, et nous nous rendions dans un dortoir pour sans papier, une nuit dans le nord de la ville, et la nuit suivante dans le sud, avec un seul repas d'assuré par jour.


    Nous sommes des ombres, c'est mieux, nous étions morts et nous sommes des sombres.


    Et puis, ce chien sale, nous a conduits dans la rue proche de chez vous, et je me suis revue dans cet appartement, le mien à moi avec mon homme.

    Etudiante j'avais caché un double des clés dans une brèche de mur, près d'une pension de famille, au cas où !

    La pension de famille est devenu un accueil pour étudiants, l'église proche m'a rassurée, la brèche identifié, avait sauvegardée les clés.


    Je suis revenu dans cet appartement et doucement j'ai repris possession des lieux à votre insu, je trouve que je mérite cet endroit, pas vous, vous ne l'honorez pas, vous ne le respectez pas autant que nous....


    - stop, c'est bon ça suffit, on se calme, on le mérité pas, foutaise, on paie chaque mois le droit d'y vivre tout de même, et votre chemin de vie, c'est votre problème.

    Je vous demande de partir gentiment, et je ferais changer les serrures, quelle con j'ai été de faire confiance au loueur ?


    - et puis prenez le paquet de gâteau et foutez le camps!"



    En rond, je tourne en rond, et j'ai même pas fini de raser l'autre jambe, que m'arrive-t-il?


    C'est contagieux la loufoquerie ?


    Quand même, je fais le tour de l'appartement, le fond des placards, le fond des tiroirs, sous la baignoire, je déplace lave-linge et lave vaisselle, dingue il y avait un faut plafond dans les placards, et j'ai rien vu.



    Bon sang, j'ai affaire à des espions, ils sont morts et ils vont prendre notre identité.

    Je deviens dingue, faut que je me calme, que je me calme.

     

    La nuit porte conseil !

    Enfin, quand on ferme l’œil de la nuit.

    Ce matin, mon fils est content de découvrir une planche à voile dans sa chambre, mince il l’a voit, je me rends compte qu’il voit de ses yeux la planche à voile.

    Donc hier ce n’était pas une affabulation sensorielle, la dame était bien là, et elle a déposé un objet dans la chambre, tout comme elle l’a dit.

    Je tente d’expliquer à mon Mimi, la dame qui est venue et qui a laisser sa planche, mais que je ne sais pas pour combien de temps ?

    Le môme tout content va tout dire à son père.

    Scène de plan de tournage, en temps réel dans notre appart.

    Et les questions fusent, quels moyens pour garantir notre bon droit sur cet appart ?

    Veulent-ils vraiment y revenir ?

    Ils n’existent plus pour notre société, ce sont des SDF sans identité, quelles sont leurs chance de se faire reconnaitre voir de survivre ?

    Comment les contacter ?

    A part mettre de la farine derrière la porte pour voir si quelqu’un est entré, je vois pas !

    Oui c’est ça, le jour on met de la farine, et la nuit une boite de conserve vide empilée sur une autre pour faire du bruit.

    Je surveille chaque coin de l’appart, je teste le linge, il reste dans le lave-linge, les plantes meurent de soif, c’est bon signe, personne n’est venu.

    Je change ou pas les clés, j’ai mis un verrou supplémentaire pour la nuit, je dors mieux, mon mari aussi.

    A la tombé de la nuit, un dimanche,

    far fouillage dans la serrure, nous sommes au garde à vous dans l’entrée.

    Tout près nos moyens de défense au cas où ?

    La dame passe la tête avec un large sourire, le monsieur, agite la main dans un bonjour.

    La porte s’ouvre, cinq corps glissent dans l’entrée sans aucun bruit, il semble que seule l’odeur du chien est perceptible.

    L’homme nous dit qu’il veut déposer des meubles, ce sont les derniers nécessaires à leur reconstruction.

    « Bon d’accord, faites, mais où les mettre ? »

    il y a sofa ancien style voltaire qui à dû être en velours noir et blanc dans une autre vie.

    Il y a berceau en fer forgé, un panier de pêche, des boites en fer, où dépasse de la dentelle, une malle de voiture à cheval « vide, elle va avec le chien »

     

    Toutes ces choses, s’entassent dans le couloir, je me demande comment ils ont monté tout cela dans les étages ?

    Ils doivent tous avoir faim et soif je leur propose les restes du goûter, et puis le repas du soir, et les restes dans le frigo.

    Des clichés, nous avons eu droit à des brides de leur vie sur l’Ile, et nos esprits étaient remplis d’images, nous étions muets, absorbés par leurs paroles.

    La nuit continue de s’écoulée, quand ils partirent sans faire de bruit, seule l’odeur de la nourriture semblait flotter dans l’entrée, même l’odeur du chien n’était plus perçu.

    Nous nous sommes couchés, sans aucun commentaire, comme si nous étions épuisés, vide, saoul, dira mon mari.

    Debout, école pour tous ! c’est lundi !

    Je fonce dans la cuisine et m’arrête net ! le couloir, est vide, j’appelle mon Hom, y-a-plus rien, t’as entendu quelque chose ?

    Dans la chambre des mômes, plus de planche à voile, et là il fallait déplacer le lit pour l’atteindre ?

    Le verrou était fermé.

    Avec précaution, mon Hom ouvrit la porte, il y avait de la farine sur le pas de la porte et sur le pallier, des pas y étaient marqués, et une inscription ou plutôt un cercle fléché !


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